Dix ans déjà. Le Ausgang Plaza souffle ses dix bougies et, avec elles, une décennie qui a profondément marqué la vie culturelle montréalaise. Plus qu’une salle indépendante, Ausgang Plaza est devenu un point de ralliement pour les artistes émergents, les collectifs créatifs et les communautés culturelles qui cherchent un espace inclusif et ouvert. Pour souligner cet anniversaire, nous avons rencontré Malick Touré, directeur général et figure incontournable de cette aventure.
« Ce n’est pas juste une salle, on porte un flambeau. Ce qui se passe ici, c’est unique », lance-t-il avec un sourire qui en dit long. Ausgang Plaza est né avec une idée claire : démocratiser l’art sous toutes ses formes. En 2015, Montréal offrait peu d’alternatives à la scène alternative. Les communautés étaient encore très segmentées, francophones et anglophones chacune de leur côté, et les musiques issues de la diversité confinées à leurs propres réseaux. « Dix ans plus tard, on sent que ça a changé. Aujourd’hui, les soirées rassemblent un vrai mélange : styles, langues, influences. Le public est beaucoup plus diversifié », explique Malick Touré.
Une salle pas comme les autres
Comment définir Ausgang Plaza par rapport aux autres salles indépendantes de Montréal? Malick Touré ne tarde pas à trouver les mots : « On est plus hétéroclites. C’est un organisme à plusieurs têtes. Oui, je dirige, mais chaque employé a son mot à dire ». Le Ausgang dévoile une gouvernance collégiale qui se reflète dans la programmation : concerts, expositions, collectifs électro, soirées hip-hop ou R&B, résidences artistiques, etc. « On essaie de ne pas trop se prendre au sérieux. On se prend au sérieux dans le travail, mais pas dans l’attitude », résume-t-il. Cette liberté donne un espace où la créativité bruyante, parfois chaotique, est encouragée.
Dix ans : un anniversaire marqué par Ubisoft
Pour souligner ce cap, Ausgang Plaza s’est associé à un partenaire inattendu : Ubisoft, le géant du jeu vidéo installé dans le quartier. « Ubisoft, c’est un voisin. On voulait voir ce qu’on pouvait faire ensemble. Ils ont toujours eu à cœur de soutenir les initiatives culturelles locales », raconte-t-il. Cette alliance illustre la volonté de l’Ausgang de créer des ponts entre différentes industries créatives.


Parmi les événements phares de cette rentrée, Malick Touré met de l’avant “Love & Hip Hop”, qui vient d’avoir lieu, jeudi dernier. Le concept vise à mélanger la scène R&B et pop à la scène rap, longtemps trop masculine et homogène. « On voulait casser ça. Avoir une clientèle plus diverse, pas juste des boys dans la salle. Et puis mettre en avant autant des noms établis que des artistes à découvrir. » Une soirée qui promet de refléter l’esprit même de l’Ausgang : mélange, transmission et ouverture.
Dix ans plus tard, et après?
En dix ans, Malick Touré a vu la scène montréalaise se transformer. Plus de collectifs, plus de professionnalisation, mais aussi des défis persistants. « Les artistes ont compris l’importance de l’image de marque, de se structurer. Mais les opportunités médiatiques se font plus rares », souligne-t-il. Pour Ausgang, le défi est clair : continuer à être ce lieu de passage, d’évasion et d’expression. « Ausgang, en allemand, ça veut dire sortie. On trouvait que ça disait bien ce qu’on voulait créer : une sortie, un espace pour s’évader, pour respirer ». Et de belles années, on leur en souhaite encore une autre dizaine!Pour suivre les actualités du Ausgang Plaza, cliquez ici.