C’est jusqu’au 15 septembre que sera présentée la pièce Le Prénom à la Salle Albert-Rousseau, une comédie des auteurs Matthieu Delaporte et Alexandre De La Patellière. Pour en discuter, nous avons eu l’occasion de nous entretenir avec les comédiens Noémie O’Farrell et Mikhaïl Ahooja, ces derniers incarnant un couple qui n’est pas au bout de ses peines.
L’histoire
Vincent, la quarantaine, est heureux d’avoir un enfant pour la première fois. À l’approche de l’accouchement, il a choisi le prénom avec sa compagne Anna. Invité à dîner chez Elizabeth, sa sœur, et Pierre, son beau-frère, il y retrouve Claude, un ami d’enfance. En attendant l’arrivée d’Anna, toujours en retard, les convives l’interrogent sur sa paternité. Alors que tout le monde se réjouit, Vincent dévoile le prénom du bébé choisi pour son fils à naître. Sa famille et son ami Claude n’approuvent pas ce choix. Anna arrive en pleine confrontation et le repas tourne à la débâcle.
La pièce fut d’abord présentée au Québec en 2012 et avait reçu un accueil formidable. À l’époque, Patrice Robitaille, Christian Bégin, Isabelle Vincent, Gabriel Sabourin et Catherine-Anne Toupin se retrouvaient sur scène. C’est donc une toute nouvelle mouture qui a repris les rênes de cette pièce qui a largement dépassé les 55 000 billets vendus au Québec, présentant plus de 75 représentations.
Le Prénom reprend vie, une nouvelle fois, alors que Serge Denoncourt est de retour à la mise en scène. “Ça fait plusieurs spectacles que je fais avec lui et sa méthode est bien rodée. Ce n’est pas un gars qui se complique la vie avec des détails ou des déplacements trop rapidement dans les processus des répétitions. Il est axé sur les acteurs et le jeu, d’abord et avant tout. On valide les déplacements et, ensuite, on travaille sur notre jeu. C’est comme ça qu’on peut se détacher plus aisément de la version précédente”, mentionne Mikhaïl Ahooja.
Une pièce revue et corrigée
Le Prénom a connu un petit rafraîchissement, notamment sur la manière d’aborder quelques thèmes humoristiques que les comédiens peuvent ajuster à leur couleur. “C’est sûr que certaines blagues sont actualisées ou sont plus en phase avec l’époque. Comme interprètes, on arrive aussi avec nos propositions. Même si Serge (Denoncourt) a une idée claire de ce qu’il souhaite voir, il travaille avec nos propositions”, ajoute Noémie O’Farrell. Ces derniers sont entourés sur scène de Karine Gonthier-Hyndman, François-Xavier Dufour et de Benoit Drouin-Germain.
Le comédien Mikhaïl Ahooja porte également un regard nouveau sur la pièce qui avait connu un grand succès, 12 ans auparavant. “Il y a beaucoup de choses qui résonnent différemment, aujourd’hui. À l’époque, quand j’avais vu la pièce, je n’avais pas réalisé à quel point les personnages étaient misogynes! On a tellement évolué en tant que société que nous n’avons plus du tout la même lecture de l’œuvre”, dit Mikhaïl Ahooja. La pièce, telle qu’elle a été écrite, a été légèrement adaptée, mais est restée intacte dans son essence.
De grands souliers à chausser
Est-ce plus complexe de reprendre un rôle qui a été précédemment joué? Est-ce une pression supplémentaire où les balises du personnage sont déjà bien établies? “Personnellement, je n’avais pas vu la pièce de 2012 et je n’avais pas vu le film. Quand j’ai rencontré Serge, il savait ce qu’il voulait. C’est l’fun parce qu’en tant qu’acteurs, on aime être dirigés, mais je suis arrivée avec ma proposition. On avait beaucoup de liberté, mais en ayant une vision assez claire de ce que la production recherchait”, mentionne Noémie O’Farrell, que l’on retrouve dans la nouvelle saison de Sorcières sur les ondes de TVA.
De son côté, Mikhaïl Ahooja reconnaît qu’il est parfois dangereux de trop vouloir proposer un jeu différent du personnage qui a existé en 2012, mais qu’un acteur doit apprendre à se faire confiance. “Patrice Robitaille jouait mon rôle, lors de la première adaptation québécoise au théâtre. C’est certain que son interprétation m’a donné quelques indications et m’a inspiré sur ce que mon personnage est devenu. En même temps, c’est insécurisant parce que tu ne veux pas être comparé!”, ajoute-t-il.
S’inspirer de son environnement
Pour développer de tels rôles, l’inspiration peut venir de très petites choses, même banales. “La famille ou mes proches peuvent être inspirants sans le savoir. Une simple façon de sourire peut m’inspirer quelque chose qui fait qu’une toile psychologique se dessine pour me faire incarner mon personnage”, mentionne la comédienne. “Il faut dire que les réseaux sociaux sont aujourd’hui une forme infinie d’inspiration!”, ajoute Mikhaïl Ahooja.
Multiplier les projets, au théâtre et à la télévision
“Je considère que chaque projet que je reçois est un privilège, tout simplement”, raconte celui qu’on a vu jouer au petit écran dans Minuit le soir, Lance et compte, Trauma, Toute la vérité, Les rescapés, Au secours de Béatrice, C’est comme ça que je t’aime et Indéfendable, pour ne nommer que ces productions.
“Au théâtre et à la télévision, l’univers est complètement différent! L’impact n’est pas absolument pas le même. C’est touchant de voir que l’on rejoint autant de gens. À chaque fois, ça me surprend!”, ajoute Noémie O’Farrell. Cette dernière a également eu l’occasion de rayonner dans le film Vampire humaniste cherche suicidaire consentant, une production largement acclamée à l’international. “Ça a changé ma vie! J’ai fait beaucoup de théâtre, j’ai habité à Québec pendant 10 ans, je produis, je fais des costumes et je joue. J’ai eu l’occasion d’interpréter des rôles formidables, mais qui étaient vus au théâtre par un nombre très limité de personnes. Avec ce projet au cinéma, j’ai senti que l’industrie a commencé à reconnaître ce que je pouvais faire et ce que j’avais envie d’offrir”, dit-elle.
Retrouvez Noémie O’Farrell dans le rendez-vous télévisuel Sorcières sur les ondes de TVA. Le comédien Mikhaïl Ahooja sera, pour sa part, de retour sur scène dans la pièce Sa dernière femme au Théâtre au Rideau Vert.
Le Prénom – Billets
La pièce Le Prénom est présentée à la Salle Albert-Rousseau jusqu’au 15 septembre. Elle sera ensuite présentée au Théâtre Jean-Duceppe, du 4 au 13 décembre 2024.
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