Jonathan Roy : vibrant, sincère, séduisant

Une critique de Gabryel Arcand
Crédit photo: Le Carnet

La salle Louis-Fréchette du Grand Théâtre de Québec était prête à vibrer pour la première de Symphony of Doubts, le tout nouveau spectacle de Jonathan Roy. Avec un parterre hybride combinant piste de danse et sièges, l’ambiance était posée pour une soirée à la fois intime et électrisante.

Une première partie captivante avec Forest Blakk

En ouverture, l’artiste folk anglophone Forest Blakk a conquis la foule avec une prestation en toute simplicité, armé seulement de sa guitare et de son charisme. Le natif de Montréal, trop longtemps expatrié aux USA, nous a offert des interactions mémorables et attachantes en français. Son humour et son autodérision ont charmé le public. Un style musical rappelant celui de Franklin Electric ou de City and Colour, avec une voix plus grave à la Marcus Mumford (Mumford and Sons).

  • Avant d’entamer Love You’Til Death, il nous présente cette chanson en disant : « C’est une chanson avec beaucoup de français, j’aimerais que vous la chantiez avec moi. Ça va comme suit :   Oh oh oh ».  Un fou rire éclate dans la salle. Il n’en fallait pas plus pour que l’entièreté de la foule l’accompagne.
  • Clou du spectacle : une interprétation poignante de If You Love Her, conclue en a cappella sans micro – un instant suspendu qui a totalement séduit l’auditoire.

Pas de doute Jonathan Roy est dans la place !

Si, comme moi avant d’assister au spectacle, vous vous souvenez de Jonathan Roy à cause de La route, son premier album francophone, il est temps que vous lui redonniez une chance! Il a fait bien du chemin depuis et son 7ieme album Symphony of Doubts prouve qu’il est désormais un artiste accompli. Oscillant entre le folk rock, le pop rock et l’indie alternatif, Symphony of Doubts invite autant à l’évasion qu’à l’introspection. Tant mieux pour les fans qui le suivent depuis ses premières années et tant pis pour les autres!

Dès les premiers coups de grosse caisse et avant même l’entrée sur scène de Jonathan Roy, la foule s’est levée. La scénographie est simple et efficace ; derrière le batteur, un écran sur lequel défileront des paysages, des pensées et vidéos. Les premiers pas de l’artiste sur scène furent accompagnés d’applaudissements et de cris bruyants, rien de moins pour le Québécois qui se taille une place de plus en plus affirmée sur l’échiquier international.

Accompagné de quatre musiciens et de deux choristes (Rafaëlle Roy et Melissa Pacifico), Jonathan Roy est entouré d’un groupe solide et expressif. Par ailleurs, la présence de Rafaëlle Roy ajoute une profondeur et une richesse notable au spectacle. Sa performance mériterait un article complet!

À la fois fougueux et charismatique, Roy est captivant sur scène ; il la parcourt en dansant et en plaçant tour à tour les membres de son groupe sous les projecteurs. Son timbre de voix et sa puissance lui permettent de jouer sur un grand répertoire d’émotions. C’est avec justesse qu’il alterne entre sa voix de tête et sa voix de poitrine tout en se permettant, ici et là, des petits falsettos.

Points forts du spectacle:

  • Cold : Ce morceaux fût de loin mon moment préféré du spectacle, introduit par un solo de piano aux allures blues. Émotives et puissantes, les envolées vocales de Raphaëlle Roy et du chanteur m’ont jeté par terre.
  • Question de se remettre de nos émotions à la suite de Cold, la chanson I Know a place a été jouée en version acoustique : un instant de douceur.
  • Stay in bed and F*** et Back to the Moon : Mieux qu’un morceau de chocolat ou qu’une gorgée de café le matin, l’enchaînement des deux chansons s’est présenté comme une claque d’énergie et une pure dose de dopamine.
  • Keeping Me Alive : L’incontournable succès a soulevé la salle entière, ou du moins les quelques personnes qui c’étaient rassissent depuis le début du spectacle. La fin de la chanson s’est transformée en une ovation intense et sincère.

Quelques bémols… mais rien de dramatique :

  • On ne le dira jamais assez…. Jaser pendant les moments instrumentaux, c’est non! Il y a une raison derrière ces choix artistiques et malheureusement, les bavardages inappropriés et les brouhahas interminables ont terni le solo de piano qui servait d’introduction à la pièce Cold… l’un des morceaux phares du concert.
  • Malgré une performance énergique sur scène, la pièceJust for the Night I’m in Love with You n’a pas eu l’effet escompté. C’est à se demander pourquoi? Manquait-il d’énergie à la foule?

Un final festif et une communion totale

Verdict? Une performance vibrante, sincère et séduisante, à la hauteur des ambitions de Jonathan Roy et… l’ajout de nouvelles chansons sur mes listes de lecture!

/ Découvrez les prochaines dates de Jonathan Roy en cliquant ici.

Précédent
Mike Clay, entre les vagues et le vent dans la face

Mike Clay, entre les vagues et le vent dans la face

L’artiste prépare un premier album francophone

Suivant
Métro, resto: Des milliers de portraits

Métro, resto: Des milliers de portraits

Face à face avec Alan Cloiseau, à Toulouse

Vous pourriez aimer…