Festival Classica : priorité aux talents d’ici

Entrevue avec Marc Boucher, directeur général
Crédit photo: Gracieuseté

Ce mercredi et jusqu’au 15 juin 2025, la musique classique s’invitera en force dans la grande région de Montréal avec la 15e édition du Festival Classica. Fort de son succès croissant depuis sa fondation en 2011, l’événement propose cette année encore une programmation aussi éclectique qu’ambitieuse, affirmant sa volonté de décloisonner les genres et de rendre le classique accessible à tous.

Sous le slogan « Le classique sans limite », le festival, désormais reconnu comme l’un des trois plus importants du genre au Québec, poursuit sa mission de modernisation en multipliant les formes artistiques : rock symphonique, opéra numérique, créations originales, concerts en plein air gratuits et événements immersifs marqueront cette édition-anniversaire. « On s’est toujours donné la vision de présenter quelque chose d’éclaté. Présenter à la fois du rock symphonique en même temps que de la musique de chambre, c’est notre signature. Personnellement, j’aime tellement de styles différents que j’aime que le festival soit très ouvert », mentionne Marc Boucher, directeur général du festival.

Des temps forts qui repoussent les frontières

Parmi les nombreux moments marquants, « Starmania symphonique » ouvrira le bal au Théâtre Maisonneuve (21 mai), puis en version intégrale à Boucherville (14 juin). Ce classique de l’opéra-rock sera porté par l’Orchestre classique de Montréal et des voix lyriques de premier plan, dans une relecture somptueuse de l’œuvre culte de Berger et Plamondon. « Il y en a pour tout le monde! Notre billetterie connaît une augmentation de 60 %. On réalise que nos propositions plaisent et séduisent un public de plus en plus large », souligne Marc Boucher. Ayant attiré plus de 35 000 festivaliers en 2024, l’organisme prévoit déjà l’édition 2026 avec la même vision : une offre des plus larges et dans tous les styles.

Autre concert-événement : « Beatles symphonique » (23 mai) à la Cocathédrale de Longueuil. L’Orchestre symphonique de Trois-Rivières y livrera une version orchestrale des grands succès du célèbre quatuor britannique, incluant la première nord-américaine du « Concerto d’Abbey Road » du violoniste Guy Braunstein.

Le festival met également à l’honneur les grandes œuvres du répertoire : les Sonates de Brahms interprétées par Andrew Wan et Charles Richard-Hamelin (27 mai), ou encore « Carmen » de Bizet, dans une version concert mise en espace, avec Marie-Nicole Lemieux dans le rôle-titre (7 juin).

Priorité aux artistes d’ici

Fidèle à sa vocation innovante, le Festival Classica propose plusieurs premières et créations. « La Fille aux cheveux de lin », opéra de chambre inspiré de Debussy et Ravel, ravivera l’esprit du Paris fin-de-siècle (1er juin). De son côté, « The KölnConcert », chef-d’œuvre de Keith Jarrett, sera présenté pour la première fois en version quatuor à cordes (3 juin). « La sélection des spectacles est un processus réfléchi souvent plusieurs années à l’avance. Si notre premier slogan est « Le classique sans limite », le deuxième est certainement « Le talent de chez nous en concert derrière chez nous ». Le festival a pris une position stratégique : l’embauche en priorité du talent québécois et canadien », ajoute le directeur général, fier de présenter une programmation 100 % d’ici.

Les voix féminines seront à l’honneur dans « Violoncelles au féminin » (4 juin), tout comme les récits intimes, avec « Mers intérieures » (8 juin), où la soprano Marianne Lambert évoquera les joies et épreuves de la maternité à travers un concert multimédia émouvant. « Après 15 ans, les gens nous écrivent et nous font des propositions. Le public sait que nous sommes ouverts à des présenter des projets qui sortent des sentiers battus », souligne Marc Boucher. L’univers baroque anglais brillera avec « Du céleste aux Lumières » (11 juin), tandis que la harpiste Valérie Milot transportera le public vers les étoiles avec « Nebulæ » (13 juin), un spectacle contemplatif mêlant astronomie, philosophie et musique.

Une institution culturelle en pleine expansion

Le festival rendra hommage au compositeur François Dompierre (30 mai), et célébrera la passion du tango avec « Stradivatango » (31 mai), duo virtuose réunissant Stéphane Tétreault et Denis Plante. Enfin, un spectacle jeune public, « La Chèvre de Monsieur Seguin » (8 juin), mêlera opéra et théâtre pour faire vibrer les plus petits.

Fait intéressant, le budget du Festival Classica ne dépend qu’à 13 % de fonds publics. De plus, 10 % des billets sont vendus à un tarif symbolique, soit 5 $, afin de permettre à l’ensemble de la population d’avoir accès aux concerts. Ce qu’on souhaite que le public retienne de cette programmation? « Le Festival Classica c’est cool! C’est le plaisir de partager la musique et les styles! Il y a des concerts pour tout le monde! », lance Marc Boucher.

Programmation complète en ligne

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