C’est dans l’entrepôt/studio de Lightbound, à Québec, que nous a donné rendez-vous l’auteur-compositeur, réalisateur, arrangeur, directeur musical et bassiste Mathieu Sénéchal qui se dévoile sous une identité nouvelle : il apparaît désormais en tant que Noche, un projet de musique électronique qui fait déjà beaucoup de vagues sur les réseaux sociaux.
Le 8 juillet, dès 22 h, Noche sera l’artiste vedette de l’Extra FEQ (Festival d’été de Québec) avec le mandat de mettre le feu au Manège militaire. “On va tout donner au FEQ, cette fois sans les chanteurs ni les cordes, mais avec autant de wow, de fun et d’énergie!”, lance l’artiste, tout sourire et vraiment heureux de faire vivre ce projet qui bouillonnait dans sa tête depuis longtemps. La discussion fut amicale dès les premiers instants, Noche s’assure de nous offrir toute son attention et on sent qu’il pourrait parler de son inspiration pendant des heures.
Quand la chimie opère
Mathieu Sénéchal est arrivé dans l’entourage de Charlotte Cardin il y a maintenant une décennie. Rapidement, Kevin Savard s’est joint à l’équipe aux éclairages et les acolytes ont parcouru la planète. Depuis quelques mois, le DJ a pris une pause de tous ses engagements professionnels afin de se consacrer à temps plein sur son projet électronique. “Mon premier spectacle avec Charlotte était en première partie de Mika à la Place des Arts. Je vais m’en souvenir toute ma vie! À l’époque, elle avait déjà quelques chansons en préparation”, dit-il. “On a tellement appris sur le spectacle de Charlotte. C’est devenu gros très vite, on a fait beaucoup de premières parties aux États-Unis et ça a décollé”. Son partenaire, de son côté, était sur la tournée du groupe Men I Trust où il a pu voir le monde entier. Depuis, pour Mathieu Sénéchal, le projet Noche est collé à cette chimie qu’il est en train de créer entre sa musique et les éclairages de Savard.
Un saut dans le vide
Mathieu Sénéchal réalise un rêve et n’arrive pas à y croire. “Je me sens super excité! Tu te lances en musique pour une raison et j’ai redécouvert pourquoi je fais de la musique en lançant Noche. J’ai même pleuré dans l’avion après les enregistrements de nos dernières chansons avec le quatuor à cordes à Toronto”, ajoute-t-il. L’artiste a d’ailleurs la fierté de faire tout par lui-même, entouré d’une petite équipe qu’il affectionne particulièrement. On pense notamment à l’attachée de presse Marie-Pier Létourneau qui fait un travail exceptionnel pour une panoplie d’artistes magnifiques. “Pourquoi avoir besoin d’un label quand j’ai déjà des collaborateurs et des artistes autour de moi avec qui je veux travailler? Si je veux travailler avec quelqu’un en particulier, je lui écris sur les réseaux sociaux et c’est beaucoup plus simple qu’on pense”, conclut Sénéchal. Sans rien enlever aux maisons de disques, il veut profiter de tout le réseau de contacts accumulés avec les tournées afin de poursuivre son élan et de maximiser son rayonnement. “Dans les débuts de Charlotte Cardin, on faisait des pieds et des mains pour que le spectacle fonctionne. On a énormément appris parce qu’on faisait tout nous-mêmes avec un “staff” super réduit”, raconte celui qui a d’ailleurs produit une partie du puissant album 99 Nights dont l’extrait “Feel Good” de Charlotte Cardin.
Plus de liberté
Quand il parle de sa musique, le mot qui revient le plus est “liberté”. Il se sent enfin heureux de créer sans aucune contrainte, tout ce qu’il a envie et au moment où il en a envie. “J’ai choisi la musique électronique parce que je trouve que c’est une forme de musique qui est assez libre. Je peux à la fois faire un spectacle seul, un spectacle en duo avec Kevin à l’éclairage ou un méga show avec un quatuor de cordes!”, dit-il. “Il n’y a pas de limites dans la musique électronique et c’est ce qui me fait vraiment tripper! Je peux explorer ce que j’ai envie de faire au maximum.”
En entendant cela, Kevin Savard ne peut s’empêcher de sourire : “Le spectacle qu’on va faire demain, en comparaison avec ce qu’on vient de faire au Studio TD, ce n’est vraiment pas le même spectacle! C’est ça le “fun” de se réinventer. On va faire ce qui est le mieux pour le spectacle et on n’a aucune équipe pour nous imposer des contraintes”, répond l’homme d’affaires dont l’âme d’artiste transcende ses idées. Le DJ ajoute que les réseaux sociaux sont également une rampe de lancement phénoménale pour son projet. “Ce qui est super avec la musique électronique, additionnée au pouvoir des réseaux sociaux, c’est qu’on crée quelque chose d’exceptionnel. Si je réalise qu’une chanson vient de “blow up” sur les réseaux sociaux, je peux profiter de cette vague pour créer autre chose et en donner encore plus au public”. Il a d’ailleurs été remarqué sur YouTube en remixant des “samples” d’une chanson. Le projet a eu un impact incroyable à travers le globe.
“Je veux que tu achètes ton billet de spectacle et que tu entres dans un univers qui est le nôtre. Je sens qu’il n’y a aucune limite”, dit-il, rêvant de réunir à la fois des artistes solistes sur scène et son quatuor à cordes. Pendant ce temps, des labels continuent de “slider” dans ses messages privés sur Instagram… à la recherche de la bonne affaire. “Nous avons fait de la tournée autour du monde ensemble et on sait aujourd’hui qu’on va rester soudés”, dit Noche, pointant son camarade. “On ne compte pas les heures en se lançant dans un projet comme celui-là! On le fait, on se lance et on a vraiment du fun!”, conclut Kevin Savard.
Se lancer à fond
Il n’y a plus de doute dans l’esprit de Noche : il a pris la meilleure décision de se lancer à grande vitesse dans ce projet qui prend une amplitude grandissante sur les plateformes d’écoute. “Je suis all-in dans le projet de Noche, j’ai vraiment choisi de me lancer à 100 % dans ça parce que j’ai l’impression que c’est maintenant que je dois le faire. J’ai retrouvé l’énergie des débuts et le goût pour la découverte musicale. J’essaie de rester à l’affût des trucs que j’aime et qui m’influencent”, dit-il. L’artiste n’hésite pas à souligner l’apport de tous ceux et celles qu’ils ont croisés sur leur parcours et qui les aident à aller un pas plus loin, chaque jour. Est-il nerveux? “Non, t’as pas idée à quel point je suis excité!”
Et pour l’avenir? “Je pense que tu peux parfois te “péter la gueule”, mais ce n’est pas grave”, dit-il, alors qu’il s’est lancé dans l’apprentissage du mandarin pour répondre aux fans du territoire asiatique. On continue, si tu as la curiosité et la soif d’apprendre, c’est ce qui va te faire évoluer dans ce milieu. J’y crois et je fonce”.
C’est toujours un bonheur de rencontrer des artistes aussi passionnés et à coeur ouvert, mais cette rencontre avec Noche était définitivement parmi les plus marquantes de notre année culturelle. Courez pour voir ce spectacle, on se retrouve à l’Extra FEQ et un peu partout au Québec!
Pour découvrir Noche, cliquez ici.
