Parmi tous les courriels qui déboulent dans notre boîte aux lettres, le clip de l’autrice-compositrice-interprète Clodelle retient notre attention. Après une période estivale mouvementée, ponctuée d’une performance au Festival d’été de Québec et de l’enregistrement d’un nouvel album, l’artiste dévoile “Rien ne m’étonne”. Nous sommes allés à sa rencontre, le temps de quelques minutes.
L’extrait réalisé par John Nathaniel nous transporte vers des sonorités auxquelles Clodelle ne nous a pas habitué. “On est complètement ailleurs! Ce n’est pas du tout le même son. Je pense que pendant Gemini, je me cherchais beaucoup en tant qu’artiste. Je pensais que je voulais être dans les tendances actuelles, mais je me dirige finalement vers un style “timeless” et francophone”, mentionne l’artiste pour qui la carrière de mannequin l’a fait voyager aux quatre coins du globe pour des marques telles que Vogue, Sephora et Nike. “On est dans ces sonorités 60s, 70s, début 2000, c’est vrai. Ça reste dansant et avec un nouveau son!”
Un coup de foudre amical et un album en français
C’est dans la langue de Molière que Clodelle a choisi de s’exprimer pour cet album. Son premier opus, Gemini, avait permis à l’artiste de s’exprimer à la fois en français, en anglais et en espagnol. “Mes deux parents sont québécois, mais nous sommes déménagés au Mexique alors que j’avais 11 ou 12 ans. J’ai fait mes études là-bas”, dit-elle, avouant qu’elle a encore un peu de difficulté à parler ou à écrire en français. “Je trouve que j’ai ma place en tant qu’artiste francophone. J’ai découvert pendant Gemini que j’avais un amour pour la musique d’ici”, ajoute Clodelle.
Sa rencontre avec le réalisateur John Nathaniel fut des plus naturelles. Ce dernier est d’ailleurs reconnu pour ses collaborations à l’international avec OneRepublic et Shawn Mendes, pour ne nommer que celles-ci. “J’ai eu un coup de foudre amical avec John et sa femme Mariane, il y a quelques années. Je savais que je voulais faire un autre album dans une nouvelle direction. C’est après un brunch que John me demande si j’ai quelques minutes pour aller essayer quelque chose en studio”, dit-elle. L’artiste se glisse dans les quartiers de Nathaniel pour y fredonner quelques airs. “J’ai commencé à chanter et il m’a simplement dit qu’on tenait une idée. Let’s do this!” Les deux artistes ont finalement réalisé cinq chansons ensemble. C’est au réalisateur Benny Adam (La Zarra, Zaho, Tessa B, Rymz) que Clodelle a confié le reste des chansons de son album.
Un clip “concept” qui surprend
Le jeu, la coloration, le traitement, tout est là dans ce nouveau clip réalisé par Eva Luna Martinez. Un mélange de styles que l’on retrouve dans chaque détail: des zooms inspirés des années 70s à l’utilisation d’une lentille vintage sur une caméra moderne, le tout baigné dans une ambiance colorée. “Eva est ma meilleure amie depuis 15 ans. Elle est devenue réalisatrice après avoir fait mon clip “Burning Tears”. C’était naturel pour moi de me tourner vers elle. Elle me connaît par coeur”, souligne Clodelle, visiblement fière de ce projet. “Elle avait déjà tout préparé pour moi! Un concept de détective à la “pink panther” et pour une chanson très féminine. Elle m’a présenté un moodboard et je me suis dit à quel point ça pourrait être l’fun! Ça m’a aussi permis de trouver mon esthétique comme musicienne”, dit-elle.
Un clip où Clodelle joue à la “détective” qui veillera à piéger les hommes infidèles, voilà ce qu’on nous propose. “L’infidélité est quelque chose qui arrive dans beaucoup de couples. Je ne porte pas de jugement, mais je pense que tout le monde se reconnaît un peu dans le fait d’avoir le cœur brisé. Je suis une “eternal lover”, même une “hopeless romantic”. Je suis toujours dans des relations qui ne fonctionnent pas, mais je n’abandonne jamais! (rires) Cet album parlera de ça”, dit-elle. Est-ce que ce projet sera transporté sur scène? L’autrice-compositrice-interprète reste vague à ce sujet. “Je vis encore de l’insécurité quand je suis sur scène. Au départ, je ne voulais pas faire de spectacle parce que je ne sentais pas que j’avais ma place. J’aime la création, le studio, mais je ne trouve pas que je suis encore là où j’aimerais être au niveau du confort sur scène”. Sa performance au Festival d’été de Québec a pourtant fait jaser, elle qui se présente sur scène avec deux danseurs et quatre musiciens.
Comment se perçoit-elle, alors qu’elle possède sans aucun doute plusieurs cordes à son arc? “Ça fait des années que je fais du mannequinat. C’est une image et une émotion, mais ce n’est pas vraiment moi. La musique, pour moi, c’est libérateur! L’acting est nouveau, j’ai le goût d’aller explorer ça. Je ne pense juste pas trop à ce qui s’en vient, j’y vais un projet à la fois”, dit-elle. On suivra de près cet album qui verra le jour le 22 novembre prochain.
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