Avouez que c’est tout de même une bonne nouvelle : la bienveillance est encore gratuite. Tout n’est pas perdu! En voici la définition, selon Le Larousse : Disposition d’esprit inclinant à la compréhension, à l’indulgence envers autrui.
J’ai récemment lu le livre “Et si l’entrepreneuriat rendait fou?” de l’entrepreneur en série Dominic Gagnon et de la rédactrice, éditrice, auteure et coach Isabelle Naessens. Ça m’a frappé de constater à quel point les entrepreneurs souffrent en silence, à un moment ou à un autre de leur vie.
Selon une étude de l’Université de Californie à Berkeley, 72 % des entrepreneurs ont répondu avoir des problèmes de santé mentale. J’étais sans mot. Ce livre m’a bouleversé et doit sans attendre être lu par toutes celles et ceux qui tendent parfois à perdre le sens de leur mission entrepreneuriale ou l’envie de se lever le matin. Vous n’êtes pas seul(e)s.
L’entrepreneuriat rend-il fou?
Le témoignage de Simon Litalien, président fondateur de l’agence publicitaire Kabane, m’a attiré. “J’avais une super tolérance aux risques et aux embûches. Je savais que je brûlais la chandelle par les deux bouts, mais c’était OK. L’adrénaline alimentait mon feu”, écrit-il. Évidemment, tout au long de cette lecture (j’ai dévoré le bouquin en deux jours), je ne pouvais faire autrement que des parallèles avec la vie dans l’univers entrepreneurial culturel. La contribution de l’entrepreneur Christian Genest, fondateur des chaînes Sushi Taxi, Buddha-Station et FISH, m’a aussi interpellé sur l’essence de ce qui nous anime. “J’avais besoin de me redéfinir, de dire au monde qui j’étais, de m’exprimer”, mentionnant son immense besoin de liberté lors d’une période sombre de sa vie.
À cela s’ajoutent de nombreux parcours entrepreneuriaux où les femmes et les hommes d’affaires mentionnent avoir gardé le silence sur ce qu’ils vivaient. Ils avaient peur d’en parler… ou n’étaient pas entendus.
Je pense aux entrepreneurs culturels et aux artistes eux-mêmes qui sont devenus, qu’ils le veuillent ou non, des entrepreneurs dans un milieu où la compétition est forte, où le “plat de bonbons” se vide et les opportunités de rayonnement se font plus rares. Si seulement la bienveillance prenait un peu plus de place dans ce milieu et dans nos rapports, j’ai l’impression qu’on y vivrait plus de journées de soleil.
On commence par où?
Pour moi, il faut commencer par la base, dans nos relations avec autrui et dans l’écoute qu’on leur accorde.
C’est quand la dernière fois où vous avez vraiment eu l’impression d’être bienveillant envers quelqu’un, de manière strictement désintéressée? C’est quand la dernière fois où vous avez soutenu le projet d’affaires naissant d’un autre artiste, d’un entrepreneur, que ce ne soit simplement pour un petit mot de félicitations?
La distinction entre vous et votre entreprise est-elle devenue minime à un point où vous n’arrivez plus à faire la différence entre l’humain qu’est votre interlocuteur et l’opportunité/la menace qu’il représente pour votre commerce? Quelques exemples vous viennent sans doute à l’esprit.
La bienveillance, ça commence en ayant la certitude que d’écouter, de comprendre, de donner et de redonner vous rendra plus riche. Et je ne parle pas juste de votre portefeuille. Mais si vous y tenez à ce point, soyez sans crainte : la bienveillance est encore gratuite.