Hier soir, Mon Doux Saigneur célébrait au Grizzly Fuzz la sortie de son quatrième album, Du soleil dans l’œil. Un album beaucoup plus sombre, expérimental et instrumental que les précédents, mais aussi le premier entièrement autoproduit par le quintette.
Contrairement aux albums Mon Doux Saigneur, Horizon et Fleur de l’âge, le nouvel album n’est pas majoritairement composé par le chanteur et guitariste Émerik St-Cyr Labbé. C’est plutôt le talentueux guitariste Eliott Durocher-Bundock qui a composé sept chansons sur dix, un élément qui témoigne bien de la dynamique soudée du groupe.
C’est donc David Marchand (pedal steel), Mandela Coupal-Dalgleish (batterie), Cédric Martel (basse), Eliott et Émerik qui ont pris d’assaut la scène quelques minutes passées 21 h 15. Celle-ci s’avère petite pour accueillir un groupe de cinq musiciens. On a perdu un peu de l’essence du spectacle dû à ça. Ne voyant que la moitié du corps d’Eliott, en cherchant Cédric derrière un nuage opaque de fumée et en découvrant David coincé entre son gear et celui d’Eliott, il ne restait qu’Émerik et Mandela de bien visibles. Autrement, le jeu de lumière fut à propos! L’éclairage a bien servi le groupe en illustrant le côté parfois mystérieux (bleu-orange), abstrait (vert-blanc) ou réconfortant (orange-jaunâtre) des pièces présentées.
Fidèles à eux-mêmes
Pour en être à mon quatrième spectacle de Mon Doux Saigneur en quatre ans (et oui, je suis un grand fan), le motto du groupe reste toujours le même : légèreté, authenticité et plaisir. Un motto que certains membres du groupe ont pris au pied de la lettre avant-hier… C’est avec un sourire accroché aux oreilles et en mentionnant sans ironie « Ça sonne bin au Grizzly Fuzz à soir » qu’Émerik nous a confié que quelqu’un était légèrement en mode lendemain de veille sur scène, quelques heures après leur virée au Théâtre Plaza pour leur lancement montréalais. Une formule qui semble avoir profité au groupe!
Un son irréprochable et des moments forts
En effet, le son du Grizzly Fuzz, hier, était super. On distinguait parfaitement le son accrocheur du pedal steel de David, les échanges rythmés entre la basse et la batterie de Cédric et Mandela, l’apport mélodieux d’Éliott et la voix basse et feutrée d’Émerik. Les fameux « Hook II » et « Hook IV », bien que très différents, se sont enchaînés et m’ont laissé en mémoire des moments instrumentaux planants et forts agréables.
En plus de nous jouer l’intégralité de Du soleil dans l’œil, Émerik et sa bande nous ont offert quelques pièces marquantes d’Horizon, de Fleur de l’âge et une pièce, « Si j’ai les yeux rouges », tirée du tout premier EP MONDOUXSAIGNEUR#1.
Des moments forts
Mention spéciale au son de la salle et au chandail des Nordiques d’Émerik!
L’ouverture avec « Se baigner », « Montagne » et « Son Mad » → On place bien l’ambiance, où le côté plus R&B du nouvel album dégourdit les hanches du public.
« Rodéo » → Les fans qui n’étaient pas encore familiers avec le nouvel album ont eu l’occasion de « jumper » dans le party avec nous! On a remarqué un engagement de la foule plus fort pour le reste du spectacle.
« Hook II » et « Hook IV » → Un moment musical qui rappelle bien la trajectoire du groupe depuis ses débuts, allant du folk-country vers la direction shoegaze qu’ils entreprennent.
« Horizon » → Après un petit moment plus calme, l’énergie a repris de plus belle avec cette chanson.
« Shoegaze » → Un autre moment instrumental de grande qualité!
« Aller » → Une clôture en douceur, pleine de complicité entre le groupe et son public!
Verdict final
Un lancement réussi pour Du soleil dans l’œil qui marque une nouvelle étape dans le son de Mon Doux Saigneur. Malgré une scène un peu serrée, la cohésion musicale et l’énergie du groupe ont gagné contre l’espace pour livrer une soirée mémorable.
Mention spéciale l’équipe de BLEUFEU pour l’accueil.