Une formule intimiste pour un artiste atypique

Lewis Evans débute sa tournée québécoise
Crédit photo: Jeremy Leboulanger

Enfant de Liverpool et Normand d’adoption, Lewis Evans possède une riche feuille de route qu’il continue d’écrire en débarquant pour la première fois au Québec. L’auteur-compositeur-interprète offrira des spectacles à Montréal, Québec, Sherbrooke et Joliette dès le 13 février en présentant son quatrième album solo.

Je suis un peu nerveux! Normalement, je ne conduis pas et là je vais devoir conduire!”, dit-il, visiblement heureux de l’opportunité qu’on lui offre de venir présenter ces chansons au Québec. On vous propose un petit tour d’horizon de l’artiste et de son univers. 

Une enfance atypique

Fils de policiers, son père décidera de tout abandonner pour devenir peintre et tenter sa chance. Lewis Evans a alors 11 ans. “Ils ont eu cette idée d’aller acheter une maison en France. Elle n’avait pratiquement pas de toit! On a vécu dans une caravane pendant deux ans”, se souvient l’artiste. Son paternel meurt d’une crise cardiaque alors que Lewis Evans n’a que 15 ans. L’année suivante, par instinct de survie, il s’inscrit à l’École Supérieure d’Arts de Cherbourg… avec les peintures de son père, faisant croire à l’établissement qu’elles étaient les siennes. “Je n’ai jamais avoué que les œuvres n’étaient pas de moi!”, rigole l’artiste. On dirait que son histoire est tout droit sortie d’un film. Il est d’ailleurs en processus de raconter ce parcours atypique dans un livre, en collaboration avec une autrice française. “Il y a tellement de petites histoires dans ces histoires!”, ajoute-t-il. 

Il nous offre sa toute première entrevue à un média québécois, alors qu’il passe sa dernière soirée en France, en famille, avant de prendre l’avion. “C’est ma première fois! T’es le premier Québécois à qui je parle!”, lance-t-il en riant. “Je suis allé un peu partout dans le monde, mais je ne suis encore jamais venu au Canada”. Ce voyage est né d’une belle collaboration entre son équipe et l’agence Quartier Général. “Ça me fait tellement plaisir de venir faire mes premiers concerts au Québec. La scène musicale est tellement impressionnante au Québec! J’ai l’impression que c’est un endroit où la pop folk que je fais sera bien reçue”, dit-il.

Un parcours entre l’Angleterre et la France

C’est d’abord avec le groupe The Lankies, fondé en 2007, que l’auteur-compositeur-interprète s’est fait connaître. “C’était un peu un groupe “phénomène” sur MySpace. On a fait des tournées en Chine, aux États-Unis, etc. J’ai fait plein de conneries, je vivais le rock n’ roll et j’ai eu cette étiquette pendant longtemps”, dit-il. Ce n’est qu’en 2015 qu’il dévoile ses premières compositions en solo.

L’artiste débarque cette année avec un quatrième album solo, “Coeur céleste”. Une manière pour lui d’explorer de nouvelles avenues musicales. “En France, je faisais beaucoup de folk et j’avais mis toutes ces chansons de côté. En 2014, j’ai eu la chance de faire mon propre album et j’ai eu l’occasion d’écrire pour Gaëtan Roussel”, souligne l’auteur-compositeur-interprète de 38 ans. À cette époque, le label qui l’a signé fait faillite et les chansons écrites pour Roussel disparaissent des plateformes.

Ce nouvel album parle d’amour, de relations humaines et de la vie, tout simplement, à travers ces onze titres. L’album s’est d’ailleurs hissé au 13e rang des 100 albums les plus diffusés sur le réseau Ferarock en 2024. Lewis Evans, souffrant de dyslexie, n’écrit jamais. Il s’enregistre en chantant et c’est de cette manière que naissent les textes. “J’ai cette technique depuis que j’ai l’âge de 18 ans. Ça va avec ses faiblesses, mais je ne travaille jamais mes textes une deuxième fois”, ajoute-t-il.

Un parcours à découvrir

Au fil de la discussion, on réalise que les collaborations de l’artiste sont nombreuses. On parle notamment d’une opportunité en 2015 qui l’a conduit jusqu’à l’autrice-compositrice-interprète Juliette Armanet, cette dernière connaissant un énorme succès et qui est récemment montée sur scène au Québec. “J’ai de la chance parce que j’ai été le premier à avoir fait chanter Juliette Armanet. J’avais eu une commande d’un éditeur pour écrire la musique du livre “Jukebox Motel”. On m’a demandé de faire quatre ou cinq chansons autour de ce livre qui parle de Johnny Cash”, dit-il. On lui présente Juliette Armanet, alors journaliste, le temps d’une session studio. C’est le coup de foudre artistique et, finalement, le chanteur lui écrit son premier album. “Pareil pour Clara Luciani, elle a fait ma première partie en 2014!”, dit-il, tout sourire. Comme quoi Lewis Evans est un artiste de premières fois.

Avec les années, Evans est invité à se produire dans quelques-uns des plus prestigieux festivals d’Europe (Les Trans Musicales, Les Francofolies, Festival Papillons de nuit, Art Sonic, Festival Mythos, Le Krakatoa, La Nouvelle Vague, Le Normandy). “Ma musique est nostalgique en ce sens où nous sommes sur le fil entre les sonorités des années 70 ou 80 et, en même temps, ma façon d’écrire reste plutôt intemporelle. J’écris un peu “triste”, quoi!”, alors que se termine notre entretien.

Lewis Evans s’inspire de ses racines pop-rock britanniques afin d’offrir un mélange audacieux de sonorités, entre nostalgie beatlesque et fraîcheur contemporaine lumineuse et groovy. Lors de ce séjour en sol québécois, il se produira en formule trio, en tout intimité, mettant de l’avant ses textes authentiques et émouvants. “En France, partout où je vais, je fais monter des chorales sur scène avec moi! C’est polyphonique. J’ai hâte de voir comment on va aborder cette musique un peu atypique dans une formule intimiste”, conclut-il.


Pour tous les détails sur l’artiste ou les dates à venir au Québec, cliquez ici.

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