L’histoire de Didier Artiste ressemble un peu à un conte de fées. Il a toujours aimé dessiner et jouer de la musique, mais son parcours n’était pas destiné à l’univers artistique ou créatif. Il publie une première toile sur les réseaux sociaux et, trois mois plus tard, il vit de la peinture.
Retour en arrière.
Didier Artiste est un passionné. Il a besoin de défis et ça se voit. “Je suis tellement reconnaissant et choyé de cette belle aventure. Ça part de nulle part parce que j’étais rendu à un point dans ma carrière où je voulais du changement et cette passion-là est arrivée et ça a mené à une carrière”, dit-il. L’artiste a fait ses études universitaires en marketing et a œuvré dans le domaine pendant plusieurs années. C’est sa conjointe qui lui rappelle sa passion de jeunesse: le dessin. Il s’y remet et c’est le coup de cœur instantané. “Toute ma vie, j’ai pensé qu’être artiste n’était pas vraiment un métier. Dans ma tête, j’avais de la difficulté à concevoir ça. J’ai mis ma passion dans un tiroir que je croyais fermé à vie. Finalement, on dirait que ma passion m’a rattrapé”, ajoute l’artiste dont l’atelier est situé dans la maison familiale de Sainte-Anne-des-Lacs.
Se lancer dans le vide
À 32 ans, en janvier 2019, Didier Artiste termine sa première toile. Il décrit ce moment comme l’une des grandes illuminations de sa carrière. “J’ai publié ma toile sur Facebook et ça a créé un engouement sur les réseaux sociaux. J’ai répondu aux commandes pendant quelques semaines et, finalement, ça n’a jamais cessé”, dit-il. Dès qu’il publie une nouvelle toile, d’autres commandes apparaissent dans sa boîte de messagerie. Ce qui était une commande par mois est devenu une commande par semaine… et par jour. Quelques semaines plus tard, il quitte son emploi pour se concentrer entièrement à sa carrière artistique naissante. “Je suis une personne analytique dans la vie. Quand j’ai quitté mon emploi, je me disais que je répondrais aux demandes et que je retournerais travailler. À un moment donné, j’avais un an de commandes devant moi. Cette année est devenue trois ans”. En effet, la demande ne s’est jamais essoufflée et il a commencé à se faire un nom à l’encre indélébile dans le milieu.
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Pour Didier Artiste, son art n’a pas de limite. “Quand j’ai commencé, tout était à découvrir. J’ai commencé à consommer beaucoup d’art, de nouveaux produits, de nouvelles techniques. Il m’a fallu six à huit mois pour définir mon style, j’ai fait des essais-erreurs et j’ai encore plein de nouvelles idées!”, souligne l’artiste. Ce dernier a toujours fait des portraits dans un style plus simple avec six ou sept palettes de couleurs en utilisant des spatules. “En même temps, je voulais apporter le réalisme du dessin et j’ai commencé à faire du airbrush”, ajoute-t-il. Avec le temps, il travaille sa précision et découvre que le réalisme est ce qui l’attire le plus.
Travailler en famille
Didier Artiste travaille au quotidien avec sa conjointe qui, travailleuse sociale de métier, est chargée entre autres de l’administration, de la gestion des clients, des réseaux sociaux et de la comptabilité. Pour lui, cette aventure “en couple” lui permet d’avoir l’équilibre de vie qu’il souhaite. Voilà maintenant quatre ans qu’il forme un duo professionnel. “Je suis un gars très discipliné dans la vie. Certains vont se laisser aller sans trop réfléchir, mais moi je suis dans ma tête. Je peins de 9h à 17h et, le soir, j’échange avec des clients sur leurs commandes à venir”, dit-il. Une discipline qui lui permet de profiter de périodes de repos amplement méritées. Il conserve néanmoins un rythme de croisière constant. “J’essaie de produire quatre toiles par mois”, conclut-il.
Des rencontres marquantes
Ses portraits ont fait le tour du Québec, notamment celui du regretté Karl Tremblay, chanteur des Cowboys Fringants. Il se souviendra longtemps de sa rencontre avec sa femme, l’autrice-compositrice-interprète et multi-instrumentiste Marie-Annick Lépine. “Karl est dans mon cœur, c’est un monument à qui j’ai voulu rendre hommage. Elle s’est rendue jusqu’aux amis de Marie-Annick et j’ai pu la rencontrer”, dit-il.
Depuis les dernières années, les rencontres marquantes s’accumulent pour l’artiste qui mentionne vivre un rêve de petit gars. “Ma plus belle rencontre fut avec Dougie Hamilton, au New Jersey. Je ne le connaissais pas personnellement, mais il me suivait sur Instagram et m’a invité à aller voir un match avec ma famille. Il m’a commandé une toile et j’étais tellement content de le rencontrer… mais lui aussi! (rires) Cette toile, pour lui, représentait un “happy place” et je me souviendrai toujours de sa réaction”, souligne l’artiste, le sourire dans la voix. Il le répète, la majorité de ces opportunités découle des médias sociaux. Et hop! Une commande en attire souvent une autre. Depuis, de l’amour, il en reçoit beaucoup. “On dirait que mon histoire a inspiré les gens. J’avais un emploi dans lequel je n’étais plus heureux, j’ai vendu ma maison. Je sens qu’on m’appuie beaucoup dans mon rêve”.
L’artiste visuel ne ferme pas la porte à la possibilité d’exposer en galerie, mais le projet n’est pas pour le futur proche. Pour le moment, il mise toutes ses énergies sur la production de toiles afin de répondre aux nombreuses commandes (qui s’accumulent!) dans les meilleurs délais. “Pour le moment, j’ai la chance d’avoir un contact privilégié avec le client et je le rencontre à la livraison de la toile. Il y a des avantages à gérer mon entreprise de cette façon”, mentionne l’artiste de 39 ans.
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Apprentissages
Pour lui, c’est clair: le meilleur choix est celui d’aller au bout de ses idées artistiques. “Quand tu commences, essaie le plus de trucs possible. Il m’a fallu quelques essais pour comprendre ce que j’avais vraiment envie de faire”, lance-t-il. “Vas-y par étape et explore, le plus tôt possible, pour trouver ton style”. Il souligne également l’appui chaleureux qu’il a reçu de la part d’artistes du milieu dont Mario Adornetto et Sébastien Rio. Pour lui, ces derniers ont en quelque sorte agit comme des mentors pour celui qui tentait de se faire une place dans l’univers visuel. “Leurs conseils m’ont permis de trouver ma propre formule”.
Et l’avenir? “Je veux me rapprocher du monde du hockey. Je suis un grand fan de sport et c’est magique de vivre l’énergie d’un match. J’ai de beaux projets à venir, encore cette année, avec des joueurs de hockey et ça me passionne. C’est un rêve que je fais grandir”. Ses créations sont d’un réalisme saisissant. Gageons que les prochaines années feront briller cet artiste aux quatre coins du globe.
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