D’une île à l’autre, avec Simon Kearney

Quelques heures avant “La Nuit du Folk”
Crédit photo: Gracieuseté

C’est ce vendredi que l’auteur-compositeur-interprète Simon Kearney présentera “La Nuit du Folk”, un spectacle composé de ses nouvelles chansons aux accents folk et latins écrites après une série de rencontres et de “jams” improvisés dans les rues de la Havane. Dans le décor industriel du Grizzly Fuzz, l’artiste chantera les pièces de son nouvel album “L’Île” et certaines réinterprétations à sa couleur.

C’est l’une des rares journées où je ne suis pas sur le chantier en ce moment. J’apprends à me servir de mes bras et d’un marteau, c’est l’fun! Ça fait changement que de toujours être en mode cérébral”, lance Simon Kearney, qui s’est lancé la mission de se construire un studio d’enregistrement à son image sur l’Île d’Orléans, là où il a également élu domicile. L’artiste a fait l’acquisition d’une terre dans le village de Saint-François, le plus éloigné de l’Île, et c’est l’érablière qui s’y trouve qui accueillera son studio. “Mon père et ma mère sont originaires de la Baie des Chaleurs. J’ai toujours eu une attirance pour le bord de l’eau. Sur l’île, j’ai l’impression de retrouver ma petite Gaspésie. On connaît tout le monde et il y a quelque chose de très enchanteur. Nous sommes une petite communauté”, ajoute celui qui semble désormais vivre au rythme des saisons.

L’Île

Paru en 2024, l’album dévoile un artiste folk, dans la douceur et l’esprit de ses textes. On y ressent le virage sonore où Simon Kearney a voulu quitter le “pop ‘n’ roll” auquel il nous a habitués depuis ses débuts. “C’était un travail conscient, j’avais envie que cet album-là ait une direction claire. Avec le pop ‘n’ roll, la réalisation prenait beaucoup de temps. Cette fois, j’avais le temps d’écouter autre chose et d’aller ailleurs musicalement”, dit-il. L’album a été enregistré en quatre jours et tous les musiciens jouaient sur les pistes en même temps. À l’ancienne. “Tout ce que j’avais avant d’entrer en studio était un texte et une mélodie sur une guitare acoustique.” Pour l’auteur-compositeur-interprète de 28 ans, le folk est une musique vivante qui doit rester organique. “Je voulais qu’on entende tout sur l’album, même les imperfections.

Cuba

De l’Île d’Orléans à la Gaspésie, en passant par Cuba, l’artiste ne cache pas son coup de cœur pour l’esprit insulaire des communautés qui les composent et de ces liens de proximité qui font leur réputation. C’est sur un coup de tête qu’il a entrepris un voyage de trois semaines à Cuba. Ces souvenirs et découvertes musicales mèneront à la sortie de ce nouvel album. “J’ai découvert la beauté et laideur qui se côtoient dans une communauté, encore ici, tissée serrée. J’ai rencontré des gens extrêmement talentueux qui m’ont beaucoup inspiré”, dit-il. C’est avec un ami qu’il est parti au Sud sans trop savoir à quoi s’attendre. “Ma gérante m’a dit récemment que j’étais bon pour écrire des chansons quand il fait beau et soleil!”, ajoute Kearney en riant.

Est-ce que l’auteur-compositeur donne désormais dans le folk? “J’ai envie de ne rien promettre à personne, mais je sais que je n’aime pas répéter deux fois le même album. J’écoute encore des trucs plus funky, mais pour le moment, ce n’est pas ce que j’ai envie de faire”, dit-il. “Là je suis sur mon île, je ne sors plus vraiment dans les lancements. Je veux faire de la musique authentique et pour les bonnes raisons.

La Nuit du Folk

Pour un soir à Québec, Simon Kearney présentera un hommage à cet univers folk des années 60, en plus de faire un clin d’œil à la nuit de la poésie. Le spectacle se déroule à travers une fresque du peintre Michel Blouin et dont la mise en scène est signée par Patrice Michaud. “J’avais le goût de faire quelque chose qui sort du cadre d’un spectacle au lieu de simplement présenter les chansons de mon nouvel album”, dit-il. L’artiste nous invite à des lectures de textes, des chansons et beaucoup d’histoires à raconter. Comme une île qui existe, pour tout le monde, le temps d’un spectacle.

Sur scène, il sera accompagné de ses comparses Andy King à la trompette, Mélisandre Archambault aux percussions, au clavier et au violon, Gabriel Arsenault à la batterie et Luke Dawson à la contrebasse.

Et la suite…

L’Île d’Orléans est l’endroit que Simon Kearney a choisi pour vivre et créer. “Je pense que la culture a besoin d’être plus présente sur l’Île d’Orléans. Je parlais récemment à mon voisin qui me racontait qu’il y avait beaucoup de musique ici, avant. Mon rêve est que les gens puissent rester, s’amuser sur l’Île et que ça devienne un lieu de destination”, dit-il. 

“Le tour de l’île
Quarante-deux milles
Comme des vagues, les montagnes
Les fruits sont mûrs
Dans les vergers
De mon pays”

…chantait Félix Leclerc

Avant que se termine notre discussion, l’artiste Simon Kearney m’indique qu’il est en discussion avec le maire de Saint-Jean de l’Île d’Orléans pour y organiser un spectacle sur le quai avec des artistes qu’il affectionne. “Je veux être présent sur les projets qui me tiennent à cœur. J’aimerais juste prendre le temps, avec les artistes, pour faire moins de projets, mais leur donner toute mon énergie”, conclut-il. Et on lui souhaite.

Pour les détails et billets de « La Nuit du Folk », ce vendredi, cliquez ici.

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