« C’est tellement ce que j’avais besoin de dire »

Jay Trepanier dévoile son premier album
Crédit photo: Gracieuseté

L’artiste Jay Trepanier lançait, lundi soir, son tout premier album solo à Gatineau. En pleine tempête de neige, la salle était bondée. “C’était une soirée remplie d’amour, en toute simplicité. La seule chose qui me tenait à cœur est de m’assurer que les gens ressentent la gratitude que j’avais de les voir en si grand nombre”, dit-il, visiblement heureux de sa soirée.

Originaire de Gatineau, Jay Trepanier parle de l’album “Sur le chemin qui mène à toi” comme d’un saut dans le vide. Le disque est effectivement enveloppé d’une écriture très personnelle. Ce premier album solo coréalisé par William Hennessey et Vincent Carrier est l’occasion pour l’artiste de marquer un tournant dans sa carrière en se plongeant pour la première fois dans l’univers de la chanson francophone. “J’ai découvert William, autant sa musique que ses peintures, et on a reconnecté pendant un spectacle à Québec. Il m’a présenté l’opportunité de faire un album et je pense que c’est ce dont j’avais envie, au point où j’en suis dans ma vie”, souligne l’artiste de 27 ans.

C’est sur la route, de Québec vers Gatineau, que Jay Trepanier a imaginé son projet solo, une manière personnelle de se poser les bonnes questions. Nous sommes alors en 2023. “Il n’y a rien de mal à se questionner, à parfois prendre les mauvaises décisions ou à s’avouer s’être trompé. Tu peux te mentir, mais j’en étais à un point où je voulais avoir une réflexion honnête sur la personne que je suis et ce que je voulais pour mon avenir”. C’est là que sont nées ses premières idées d’écriture.

Déjà sur scène

On l’a d’abord connu à travers les deux premiers EP de son band aux couleurs Canadiana/Folk anglophone, Leverage sur Mountains. Le groupe qu’il a formé avec son acolyte Nicolas Moignon-Loyer parcourt depuis 2014 les routes de l’Outaouais. En studio, ils intègrent rapidement Jeremy Flynn qui est depuis un membre du projet.

Dans la tête de Jay Trepanier, se lancer en solo n’était pas envisageable. Il voulait consacrer tout son temps à son groupe, par souci de loyauté. “J’ai réalisé que j’avais aussi envie d’autre chose. J’ai participé aux projets d’autres artistes, dans les derniers mois, mais d’avoir un album qui est le mien, ça me fait vraiment plaisir”, ajoute-t-il. “Dans les dernières années, je m’étais empêché de faire des projets en solo par respect pour eux”. Il souligne à quel point il chérit son groupe et combien il est reconnaissant de leur appui dans ce projet personnel. Ses acolytes de Leverage for Mountains sont d’ailleurs allés le rejoindre sur scène, le temps de deux chansons.

En studio

L’artiste mentionne avoir pris le temps de se poser les bonnes questions sur ce qu’il voulait écrire avant de se lancer dans un processus d’enregistrement. Il pense notamment à la première chanson qu’il a écrite avec William Hennessey, “Partir”. Le courant a passé rapidement entre les deux collaborateurs. “Je me suis tout de suite senti à l’aise de proposer des idées”. La chanson se termine tout de même bien, à l’image de l’artiste optimiste qu’il est.

Jay Trepanier se dit également capable de beaucoup d’introspection et d’actualisation de soi. “Il n’y a personne de parfait, mais j’aime m’améliorer et devenir meilleur. J’avais le goût de l’écrire, ça fait un projet d’autant plus personnel de chanter ce que je connais de moi, à l’âge que j’ai”, dit-il. L’album voit le jour sous l’étiquette Coyote Records, une proposition qui est venue de son réalisateur.

“Sur le chemin qui mène à toi” s’est enregistré très rapidement, essentiellement en quinze jours. “On n’avait pas encore terminé de rentrer l’équipement et les instruments dans le chalet qu’on avait loué qu’on s’est mis à jouer. On a rapidement commencé à pianoter le début de la chanson “Partir” qui ouvre l’album”, ajoute-t-il. “On a enregistré l’album dans une véranda chez William. Ça aussi, c’était un nouvel environnement pour moi. Au départ, j’avais des doutes, mais j’ai vraiment trippé! J’ai réalisé que ce n’est pas le studio, mais l’énergie qu’on a ensemble qui compte”. Pour lui, si cet album apporte un peu de paix et de réconfort à certains, ce sera mission accomplie.

Dans un autre registre

Avec ce premier album, Jay Trepanier prend ses distances de ce qu’il a l’habitude d’écrire avec son groupe. On y retrouve un projet dont les sonorités restent chaudes, où la guitare est très présente et dont la voix s’impose comme une tonne de briques. D’un autre côté, le disque se veut introspectif et où l’artiste se dépose comme on fait le bilan à un tournant de sa vie. “C’est une série de post-mortem sur ses expériences des dernières années”, peut-on lire dans le communiqué envoyé aux médias.

Jay Trepanier se dévoile énormément dans ce disque abordant une rupture difficile, de grandes remises en question, ses démons et la colère qui peut sommeiller en lui. Un album transparent et que l’on ressent avec puissance. “C’est drôle que tu dises ça parce que j’ai l’impression que la musique n’est pas censée être autrement. Il faut être sincère et rester soi-même dans l’écriture. Cela dit, je ne m’attendais quand même pas à me mettre autant à nu”, dit-il. Sa passion pour les textes et la musique lui vient de l’artiste John Mayer que sa mère lui a fait découvrir, à un jeune âge. “Ce sont des idées et des états d’âme qui ont fait partie de ma vie, à un moment où un autre”, raconte l’auteur-compositeur-interprète, visiblement fier d’être arrivé au bout de ce processus d’écriture. “C’est un peu comme une bombe à retardement. C’est tellement ce que j’avais besoin de dire”.

Des doutes et des espoirs, il y en a tout au long de l’album. Néanmoins, on y trouve toujours un peu de lumière à travers chaque texte et chaque accord. “Je me souhaite de pouvoir partager ces chansons-là avec le reste du Québec. J’ai performé en moyenne trois fois par semaine dans ma région, mais j’ai hâte d’aller explorer d’autres espaces”.

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