HAIR : Survoltée, assumée et audacieuse

Une production Juste pour rire
Crédits photo : Roy & Turner

Près de 55 ans après avoir été présentée en français à Montréal, Juste pour rire présente une nouvelle mouture de la comédie musicale HAIR qui a pris d’assaut la Salle Albert-Rousseau, ce jeudi, dans le cadre de la première médiatique. Adaptée et dirigée par le metteur en scène Serge Denoncourt, cette production a magnifiquement bien vieilli et est interprétée par une troupe tantôt énergique, passionnée, choquante et, somme toute, magnifique.

Nous sommes en 1968 : la guerre du Vietnam fait secoue le monde entier et l’ère du Verseau s’annonce. Un groupe de jeunes hippies à l’esprit libre occupe un théâtre abandonné et proteste contre la guerre, rêvant d’un monde plus pacifique, plus vert, plus juste et plus beau. L’un d’eux, Claude Bukowski, interprété par Philippe Touzel, reçoit son avis d’enrôlement et profite de ses derniers moments avec sa bande d’amis.

« Pourquoi ne pas regarder avec plaisir et ironie ce polaroïd de ce qu’ont été vos grands-parents avant qu’ils ne soient des grands-parents? », mentionne le metteur en scène Serge Denoncourt dans le livret. À peine entré dans le hall du théâtre, nous sommes interpelés par ces « Hippies » qui nous saluent, sur un « high » d’herbe, avec leurs costumes colorés et leurs expressions qui nous plongent déjà à une autre époque. Tout au long du spectacle, le public se sentira constamment interpelé, comme si nous faisions partie de quelques actes clés de la pièce. Des artistes qui se pavanent dans la salle, des interactions omniprésentes et du rire… beaucoup de rires! Ajoutons à cela la signature visuelle et la qualité des chorégraphies imaginées par Wynn Holmes et Nico Archambault, le décor est construit à merveille pour nous faire sourire, nous émouvoir et nous faire passer une soirée mémorable.

Si on a senti un certain ralentissement dans le rythme du début de la deuxième partie du spectacle, c’est aussi là où la trame narrative s’est politisée et que l’on a saisi la colère et la violence qui s’est emparé de ce mouvement alors que fait rage la guerre du Vietnam.

Certaines performances se démarquent sans aucun doute, tout au long de cette production d’une durée totale de près de 3 heures. Pierre-Olivier Grondin, dans le rôle de George Burger, est éblouissant (essoufflant, même!) et on s’attache tout de suite au personnage. De son côté, Nico Archambault impressionne par la qualité de son jeu et l’intensité du danseur Marcio Vinicius, que l’on a connu en 2019 avec le rendez-vous télévisuel Révolution, est à couper le souffle. Notre coup de cœur? Les performances respectives d’Éléonore Lagacé (Sheila) et de Sarah-Maude Desgagné (Dionne) avec la chanson « Besoin d’un ami » qui nous a émeut en première partie et nous a renversé lors de sa réinterprétation par le personnage de Dionne. Ce fut un très beau cadeau de voir ces deux voix puissantes réunies sur le titre « Good morning Starshine », alors que le spectacle tirait à sa fin. On en aurait pris encore.

Une production qui émeut, qui fait rire, sourire et… qui choque. Il faut s’y rendre le cœur et l’esprit ouverts pour y passer une belle soirée. C’est un rendez-vous pour les nostalgiques, les rêveurs et toutes celles et ceux qui rêvent encore d’un monde meilleur.

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