Le duo inspirant derrière District Mao

Face à face avec Marie-Odile Haince-LeBel et Caroline Lemieux

Un entretien avec Ariane Beauchemin

Collaborant ensemble depuis de nombreuses années au sein du studio District Mao, Marie-Odile Haince-LeBel et Caroline Lemieux sont deux femmes d’affaires inspirantes. Mettant de l’avant leurs talents de chorégraphes, elles bâtissent leur entreprise et ne cessent de viser de plus en plus haut. Elles ne sont pas seulement  chorégraphes, Marie-Odile est également propriétaire du studio spécialisé dans la danse urbaine/hip-hop “District Mao” et co-fondatrice de DM Productions. Sa partenaire d’affaires et co-chorégraphe Caroline est aussi co-fondatrice de DM Productions.

Commençons par leur histoire et leur rencontre. MarieOdile partage qu’elle s’est lancée très jeune en affaires : “J’ai ouvert le District Mao lorsque j’avais 20 ans, donc j’étais quand même jeune! Au départ, j’avais autour de 70 élèves, 5 enseignants… À l’époque, Caroline s’était inscrite au studio.” Caroline renchérit :“De mon côté, j’ai commencé à danser au studio à l’âge de 15 ans, Mao a commencé à m’entraîner, elle m’a tout appris. Nous avions des forces très différentes à l’époque et elle a fait en sorte que j’apprenne tout du milieu. Quelques années plus tard, nous avons commencé à collaborer ensemble.” C’est aussi ce qui fait la force de leur duo. Elles ont une complicité hors pair, que je peux même ressentir à travers l’écran lors de notre entrevue. L’une termine les phrases de l’autre, et l’autre renchérit sur ce que l’une essaie de me dire. Elles partagent avec moi qu’elles ont la même vision pour ce qui est de leurs projets communs, et que leurs parcours différents perfectionnent leur duo.

C’est en 2011 que les deux danseuses commencent officiellement à travailler ensemble. Caroline m’explique : “Secrètement, j’avais toujours espéré pouvoir travailler avec Mao, en faire une carrière. Je suis donc allée faire un BAC en administration des affaires profil marketing, afin d’explorer mes connaissances en entrepreneuriat. Quand je suis sortie de l’université, elle m’a offert un poste officiel. En 2016, nous avons ouvert une autre entreprise DM Productions qui est l’extension professionnelle de District Mao.” Cette année, District Mao fête déjà ses 19 ans d’existence! 

Co-chorégraphes de leurs troupes, elles ont eu la chance de voyager et de participer à de nombreuses compétitions et spectacles télévisés : En 2014, on a fait World of Dance à Boston, que nous avons gagné pour la première fois avec DM Nation. Par la suite, nous avons fait America’s Got Talent, nous avons été invités aux Gémeaux… Et c’est là qu’au Québec, les gens ont commencé à nous connaître. Notre vidéo a été virale, et beaucoup de productions nous ont approchées. Nous avons d’ailleurs fait World of Dance – NBC avec avec Jennifer Lopez, deux mois après, Dolce&Gabbana nous invitait à faire leur défilé à Shanghai. Nous sommes alors parties en Chine! Nous avons fait aussi une tournée à Dubaï, travaillé avec le Cirque du Soleil… En 2022, nous avons gagné les championnats du monde avec DM Nation.” Un parcours très impressionnant, pour un milieu dans lequel il n’est pas facile de se faire une place aussi importante.

Vivre de la danse au Québec?

Avec une carte de visite aussi remplie, on pourrait croire que le monde de la danse au Québec est un secteur florissant, mais est-ce vraiment si prolifique? À quel point les Québécois sont-ils intéressés par la danse? Est-il possible de vivre de sa passion quand on est danseur(euse)? “Il y a quand même une grosse plateforme au Québec. Il y a beaucoup de studios de danse, il y a tellement de danseurs… Mais, c’est vrai qu’on n’en parle pas tant. Au Québec, c’est beaucoup le hockey. Mais à Vancouver, c’est vraiment un autre monde. C’est sûr que Révolution, dans les dernières années, a aidé, mais il reste que les budgets sur les plateaux de télé ou en production, c’est un combat éternel. Nous, on a la chance d’avoir le studio de danse qui est notre revenu principal, donc ça nous permet quand même de refuser ou de prendre des choses qui, selon nous, restent dans nos valeurs.” 

Un changement tant attendu

De grands changements s’annoncent en ce début d’année, le District Mao déménage dans un autre studio plus spacieux. Un projet auquel Marie-Odile et Caroline pensent depuis déjà quelques années. Avec une entreprise en pleine expansion, leur nouveau studio saura leur permettre d’élargir leurs horizons, avec ses 10 200 pieds carrés. Une belle évolution tenant compte de leur ancien emplacement qui ne faisait que 4 200 pieds carrés! Leur studio est désormais situé dans la suite 114 du 5781, boulevard Wilfrid-Carrier. Plusieurs projets sont permis grâce à ce nouvel emplacement. “On s’est fait le studio de nos rêves! À la base, notre horaire était complètement fermé, on avait des listes d’attente. L’agrandissement du studio vient déloger et faire respirer l’horaire, pour que les danseurs de compétition, par exemple, puissent s’entraîner plus souvent. On va proposer des nouveaux cours, aussi!”

Deux femmes dans un monde d’hommes

À les voir vibrer face à leurs projets, je suis en pleine admiration devant ces deux femmes d’affaires qui, dégageant une assurance sans faille, vivent de leur passion. En tant que femme, on le sait, on ne peut prendre notre place pour aquis, particulièrement dans le monde des affaires. Souvent, les studios gérés par des femmes sont des studios de danse contemporaine, de jazz… Dans la communauté internationale de la danse urbaine, nous sommes souvent entourées d’homme. Les gens pensent que comme c’est de la danse, c’est un milieu féminin, mais pas du tout. Il y a énormément de chorégraphes/directeurs masculins qui nous entourent. C’est important pour nous de faire notre place en tant que femmes, on a trop souvent essayé de nous peser sur la tête!” Mais notre duo est loin de se laisser marcher sur les pieds, au contraire, elles sont confiantes et savent viser haut, à la hauteur de leur potentiel et de celui de leurs troupes. C’est tout en leur honneur!

Marie-Odile et Caroline ont de nombreux projets pour leur entreprise dans la prochaine année. Avec deux de leurs troupes, elles entreprendront bientôt les qualifications pour les championnats canadiens. Elles visent éventuellement les championnats du monde avec une autre de leurs troupes, chose qui paraît très faisable tenant compte de leurs nombreux accomplissements. Malgré leur renommée grandissante, elles ne prennent pas pour autant leur place pour acquis, mettant les bouchées doubles dès le début des préparatifs pour les qualifications. 

Ce fut pour moi une entrevue pleine d’admiration et de félicitations pour ces deux femmes de chez nous, qui se bâtissent une réputation des plus remarquables à l’international, avec à leurs côtés des danseurs tout aussi talentueux. Cette année, vous aurez la chance d’apercevoir leurs troupes dans vos écrans ou encore sur scène, travaillant présentement avec Gregory Charles sur le spectacle 7

Pour les gens de Lévis et les environs, il n’est pas trop tard pour s’inscrire pour la prochaine session, peu importe votre âge et votre niveau! Le lien vers leur site web, ici.

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