Zachary Richard vient de réaliser l’un des rêves de son petit-fils, celui de co-écrire et d’enregistrer un album de chansons originales. L’album « Handicap bonheur » est une aventure que l’artiste qualifie de « projet d’amour ». « Ce n’est pas le malheur, c’est le handicap bonheur », chante l’artiste dès les premières notes du disque.
L’album co-écrit avec son petit-fils Emile Cullin est composé de huit chansons à la fois « groovy », funk, folk et cette chaleur musicale vous accroche un sourire dès la première écoute. « Nous avions fait un album en 2013 qui était fort réussi, dans un style assez folk. On a continué la collaboration et, en se promenant dans un parc à Paris, il m’a fait découvrir des bribes de chansons qu’il avait travaillé », dit-il. Son petit-fils, maintenant dans la vingtaine, vit en Bourgogne. « Malgré son handicap, Emile a été présent à toutes les étapes, de la composition jusqu’à l’enregistrement ». Avec cette initiative, ils espèrent sensibiliser le grand public aux défis des handicapés et de les encourager dans leurs parcours.
Le défi de vivre avec un handicap
Ce n’est pas la première fois qu’Emile monte sur scène pour chanter avec son grand-père, mais la sortie d’un album est une première qui le rend particulièrement fébrile. « Il y a une sensibilité et une ouverture envers une partie de la société considérée comme marginale. Le grand problème pour les familles des handicapés est d’arriver à la majorité. En France et au Canada, il y a un soutien pour eux. Par contre, cette aide s’arrête à 18 ans, à une époque de leur vie où ils ont le plus de besoins pour s’intégrer dans la société », mentionne l’auteur-compositeur-interprète. « Ce sont des êtres lumineux, plein d’amour et qui cherchent à participer à la société. Malheureusement, leur situation est renforcée par le manque de possibilités ».
Soutenir la cause du Centre Philou
La totalité des redevances artistiques de l’album « Handicap bonheur » sera remis au Centre Philou. Le Centre Philou est une ressource essentielle pour les familles », dit-il. L’organisme offre notamment une école pour de jeunes adultes handicapés, des séjours de répit pour les familles et une garderie pour les enfants handicapés. « L’école pour les jeunes adultes m’intéresse particulièrement parce qu’elle vient d’une volonté de les intégrer sur le marché du travail. C’est mieux que c’était, mais il y a encore énormément de progrès à faire », souligne Zachary Richard. Le chanteur veut sensibiliser le public de manière générale au problème sur lequel notre société devrait réfléchir et agir. « Ce serait tellement positif de créer des programmes leur permettant de s’intégrer ».
Autour du globe
L’artiste qui célébrera cette année ses 75 ans se rend régulièrement en France pour y offrir des conférences sur l’histoire des Acadiennes et Acadiens de la Louisiane », un pan de leur culture qu’ils ne connaissent que très peu. Il a donné près d’une quarantaine de conférences outre-mer en 2024. « J’ai eu la chance de pouvoir participer à plusieurs cultures au cours de ma vie. Je suis Louisianais, je suis très attaché à la Louisiane. Je suis au Québec depuis 1975 et j’ai fait ma carrière ici. Un endroit sur le continent où je suis le plus enraciné est probablement au Québec », dit-il.
Zachary Richard a également fait paraître un premier roman, « Les rafales du Carême », qui lui aura fallu 20 ans pour écrire. « C’est une histoire basée sur un fait divers qui fait partie de notre culture. Le tremplin est un meurtre assez brutal et j’ai entendu parler de cette histoire toute ma vie. C’est un folklore que j’ai vraiment eu envie de raconter. C’est ce que j’ai choisi pour rendre hommage à la culture francophone en Louisiane », ajoute le chanteur, le sourire dans la voix. Une histoire de trahison, de pardon et d’amour, le propre du romancier. Le bouquin a rapidement été sacré « best-seller » au Québec.
Ce dernier signe également un recueil de poésie, « Le cri des forges », et prévoit en 2026 la sortie d’un nouveau roman. À cela s’ajoute ses spectacles, sur scène. « Je ne veux pas faire 150 dates par année, je n’ai plus l’énergie que j’avais. Mais il y a des occasions que je ne raterai pas. J’ai la possibilité de choisir ce qui me plaît, c’est un beau cadeau. Ce métier m’a donné depuis si longtemps », ajoute le chanteur. C’est un fait, ce pionnier de la musique de chez nous n’a pas le temps de s’ennuyer. Qu’est-ce qu’on lui souhaite? « Deux jours de repos! », lance-t-il en riant. « J’ai la chance d’avoir encore envie de dire des choses, de raconter mon histoire et de façon positive. Il y a un lien clairement établi entre la création artistique et l’engagement citoyen. Des chansons peuvent avoir une influence sur la façon dont les gens pourront avancer dans la vie et de trouver le courage d’affronter les défis. C’est le comble de mon métier », conclut-il.
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L’album « Handicap bonheur » est disponible maintenant sur toutes les plateformes.
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