C’est dans le cadre de son tout premier spectacle avec billetterie — une formule apéro d’une cinquantaine de personnes, présenté à guichet fermé à L’Anglicane de Lévis — que j’ai eu la chance de découvrir Rosemarie Gauthier. Malgré son jeune âge, l’artiste lévisienne possède déjà une plume mature et imagée, qui n’est pas sans rappeler celles de Stéphanie Boulay, de Maude Audet ou d’Ingrid St-Pierre. Rapidement, la clarté de sa voix, la précision de sa prononciation et sa douceur ont plongé le foyer de L’Anglicane et son public dans une atmosphère intime et chaleureuse.
Déjà bien à l’aise sur scène, celle qui commence tout juste à faire parler d’elle arrive souriante et débute avec l’un des deux extraits disponibles en ligne, Eau de rose. « Il en faut quelques-unes moins bonnes pour en avoir une bonne », nous dit-elle à propos de cette pièce qu’elle considère comme sa première chanson vraiment réussie en français. Elle a ensuite enchaîné son répertoire merveilleusement doux, inspiré de sa vie personnelle et intime.
Il faut avoir du culot pour ajouter une reprise de Ce soir l’amour est dans tes yeux à son setlist. Elle m’a accroché un moton dans la gorge et donné la chair de poule (oui, oui, en pleine canicule). Dès le premier couplet, elle a su faire voyager le public à travers la nostalgie, l’espoir, la peur et la vulnérabilité que porte le texte. Rosemarie a assurément chaviré le cœur de plusieurs, y compris le mien.
Avez-vous déjà songé à danser un slow sur SOS du célèbre groupe suédois ABBA? Eh bien, moi non. Mais après avoir entendu la version révisée de Rosemarie, j’en viens à une conclusion : nul n’est à l’abri d’un élan de tendresse. Les Lévisiens et Lévisiennes ont chez eux une artiste unique, à la voix camomille, avec l’aura d’une bougie et à la plume douce comme une couette.
Alors que certains l’ont connue à l’hiver 2024, lorsqu’elle a foulé la scène de La Voix au sein de l’équipe de Roxane Bruneau, d’autres l’ont rencontrée au Festival international de la chanson de Granby où elle a brillé, en se rendant en demi-finale. Elle fut aussi sélectionnée pour Ma Première Place des Arts, où elle a interprété ses chansons à la salle Claude-Léveillée. Pas si mal pour une artiste qui n’a que deux morceaux à son actif sur les plateformes.
Actuellement en préparation de son tout premier EP, prévu pour l’automne 2025, Rosemarie cultive ses élans créatifs et multiplie cet été les rencontres sincères avec le public, parfois seule avec sa guitare, son instrument de prédilection, et d’autres fois en trio.
C’est un projet musical que je me fais un devoir de suivre et de vous partager… et que je vous ordonne maintenant gentiment de découvrir en cliquant ici.
Rédaction – Gabryel Arcand
Crédit photos – Gabriel Dupont
